La semaine du Critérium du Dauphiné étant considérée comme déterminante en vue du Tour de France par les coureurs qui s’y présentent, il leur sera conseillé de faire preuve d’équilibre en toutes circonstances et d’user de stratégie pour appréhender le parcours de l’édition 2023. C’est de cette façon qu’avait d’ailleurs procédé Jonas Vingegaard l’année dernière, lançant sa campagne estivale en prenant la deuxième place de l’épreuve alpestre, derrière son coéquipier Primoz Roglic. L’exemple danois pourrait être suivi par tous les prétendants à la victoire sur le Dauphiné et sur le Tour de France, en commençant par la séquence auvergnate de la course. Dans le département du Puy-de-Dôme à Chambon-sur-Lac pour ouvrir les débats, ou le lendemain en direction de la Chaise-Dieu en Haute-Loire, le profil accidenté des étapes tout comme la dynamique des circuits inciteront les coureurs à la vigilance autant qu’à l’initiative. Les sprinteurs auront très certainement la parole en mettant le cap sur Le Coteau au troisième jour de course, puis une autre phase se jouera à partir du traditionnel chrono du mercredi, tracé sur 31,1 km entre Cours et Belmont-de-la-Loire.
Les rouleurs les plus puissants auront certainement pris l’avantage dans la hiérarchie provisoire qui sera dessinée au moment d’attaquer une montée progressive en pression et en altitude. La visite du Jura jusqu’à Salins-les-Bains se prête aussi bien à un coup d’éclat au sein d’un groupe d’échappés qu’à une empoignade entre les favoris. Elle sera encore plus sérieuse sur la route de la station savoyarde de Crest-Voland, qu’ils atteindront après avoir notamment enjambé le col des Aravis et bataillé sur une montée finale de 2,5 km à 6,2 % de pente moyenne.
Rien ne sera joué pour autant avant le week-end, dont chacune des journées peut donner lieu à de grands chambardements. Le Dauphiné est coutumier des retournements de situation, et le programme du samedi peut justement faire voler en éclats le classement général, avec plus de 4000 mètres de dénivelé positif cumulé sur un trajet de 147,7 kilomètres. Jamais une ligne d’arrivée du Critérium du Dauphiné n’a été tracée aussi haut qu’au col de la Croix-de-Fer, à 2067 mètres d’altitude, soit trois de plus qu’à La Plagne il y a deux ans ! Le terrain est idéal pour qu’un grimpeur frappe un grand coup, mais le lendemain, la route de Grenoble contient tous les ingrédients pour une revanche. Dans les cinquante derniers kilomètres, les ascensions au col du Granier, puis au col de Cucheron et au col de Porte, offrent des pourcentages propices aux attaques. Il restera alors à plonger sur Grenoble pour affronter la courte mais redoutable montée au Fort de la Bastille. En 1977, le tout jeune Bernard Hinault y avait franchi la ligne d’arrivée en vainqueur, avec le visage et son premier grand maillot de leader ensanglantés. Il s’écrit aussi des morceaux d’histoire sur cette Bastille-là !
Les arrivées du Critérium du Dauphiné à La Bastille
. 1977 : Romans-sur-Isère > Bastille (214 km), victoire de Bernard Hinault
. 1979 : Bastille > Bastille (c-l-m.ind., 4 km), victoire de Bernard Hinault
. 1981 : Bastille > Bastille (prologue, 3 km), victoire de Johan Van der Velde
. 1982 : Bourgoin > Bastille (187,5 km), victoire de Robert Alban
. 1988 : Grenoble > Bastille (c-l-m.ind., 26,7 km), victoire de Lucho Herrera
. 1989 : Crest > Bastille (230 km), victoire de Thierry Claveyrolat
. 1993 : Bonneville > Bastille (192 km), victoire de Laurent Dufaux
. 1996 : Briançon > Bastille (174 km), victoire de Luc Leblanc
. 2000 : Bastille > Bastille (prologue, 3,6 km), victoire d’Alberto Lopez de Munain
Les étapes de la 75e édition :
Dimanche 4 juin, étape 1 : Chambon-sur-Lac > Chambon-sur-Lac, 157,7 km
Lundi 5 juin, étape 2 : Brassac-les-Mines > La Chaise-Dieu, 167,3 km
Mardi 6 juin, étape 3 : Monistrol-sur-Loire > Le Coteau, 191,3 km
Mercredi 7 juin, étape 4 : Cours > Belmont-de-la-Loire, 31,1 km (clm-ind.)
Jeudi 8 juin, étape 5 : Cormoranche-sur-Saône > Salins-les-Bains, 191,1 km
Vendredi 9 juin, étape 6 : Nantua > Crest-Voland, 168,2 km
Samedi 10 juin, étape 7 : Porte-de-Savoie > Col de la Croix de Fer, 147,7 km
Dimanche 11 juin, étape 8 : Le Pont-de-Claix > La Bastille – Grenoble Alpes Métropole, 152,8 km
Les 22 équipes sélectionnées :
Conformément au règlement de l’Union Cycliste Internationale, les dix-huit équipes UCI WorldTeams suivantes sont engagées d’office :
AG2R Citroën Team (Fra)
Alpecin-Deceuninck (Bel)
Astana Qazaqstan Team (Kaz)
Bahrain Victorious (Brn)
BORA – hansgrohe (Ger)
Cofidis (Fra)
EF Education – Easypost (Usa)
Groupama – FDJ (Fra)
INEOS Grenadiers (Gbr)
Intermarché – Circus – Wanty (Bel)
Jumbo-Visma (Ned)
Movistar Team (Esp)
Soudal Quick-Step (Bel)
Team Jayco AlUla (Aus)
Team Arkea – Samsic (Fra)
Team DSM (Ned)
Trek – Segafredo (Usa)
UAE Team Emirates (Uae)
Par ailleurs, les deux premières équipes au classement UCI ProTeams en 2022 participeront de droit au Critérium du Dauphiné 2023 :
Lotto Dstny (Bel)
TotalEnergies (Fra)
L’organisation invite les équipes suivantes :
Israel – Premier Tech (Isr)
Uno-X Pro Cycling Team (Nor)
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